Comme lors du premier rendez-vous fixé par la Cellule Mobilité aux fleet managers en mars 2018, notre 6e workshop "Fleet&Mobility" s'est penché sur le Budget Mobilité. Introduit officiellement en mars 2019 en complément au « Cash for Car », il devait être une alternative plus flexible et plus attractive pour encourager un changement de comportement de mobilité, tout en gardant les avantages salariaux de la voiture de société. Une équation difficile. Il nous a dès lors semblé important de regarder aujourd’hui comment il fonctionne et quel succès il rencontre.
Notre workshop (à nouveau en mode webinaire) avait donc pour ambition de porter un regard aiguisé, amené par les experts d'EY, sur le fonctionnement de cet outil et d'y confronter les témoignages inspirants de deux entreprises : l'une ayant mis en place ce Budget Mobilité, l'autre ayant préféré le Plan Cafétéria ; le tout accompagné par les présentations d’opérateurs de multimodalité telles que des applications Mobility as a Service (MaaS), des plateformes RH ou encore des cartes de paiement dédiées à la mobilité. De quoi permettre aux entreprises d'avoir entre les mains les informations et les outils nécessaires pour combiner au mieux, selon leurs besoins et ceux de leurs travailleurs, voiture de société et autres alternatives de transport.
La présentation d’EY a permis de rendre compte de la complexité de la fiscalité de la mobilité et par là, de la difficulté de la tâche qui incombe aux fleet managers. 2020 était une année charnière à plus d'un égard : les nouveaux régimes fiscaux liés aux voitures de société tiennent davantage compte des émissions de CO2 dans le calcul de la déductibilité fiscale. De plus, le carburant sera également soumis au calcul fiscal, et non plus à un pourcentage forfaitaire comme c’est le cas actuellement. On passe également de la norme NEDC à la norme WLTP pour évaluer les émissions d'un véhicule donné. Outre ces changements déjà entérinés, les fleet managers devront aussi tenir compte de l’annonce par le gouvernement de la fin des voitures de société diesel et essence à l’horizon 2026 au profit de voitures 0 émissions, pour continuer à bénéficier d’un régime fiscal avantageux. Compte tenu de ces paradigmes, le Budget Mobilité peut s’avérer un outil efficace pour passer en douceur à une flotte moins émissive. Le travailleur sera poussé à choisir une voiture plus adaptée et il bénéficiera d’un budget pour utiliser d’autres modes de transport. Une approche qui pourrait finalement rester fiscalement avantageuse autant pour les employeurs que pour les employés, même s’il est difficile de prévoir un avenir fiscal à long terme dans une matière qui déchaîne tant les passions…
Pour illustrer la mise en place du Budget Mobilité, François-Xavier DUBOIS de la FEBIAC a apporté son témoignage en tant qu'employeur. En effet, à la FEBIAC, le Budget Mobilité a été introduit le 1er avril 2019. Il a été accompagné d’une révision complète de la car policy, devenue désormais une car & mobility policy. Les points positifs de leur expérience sont le verdissement futur de leur flotte encouragée par la politique de Budget Mobilité, la neutralité budgétaire pour l’Etat, l’employeur et les bénéficiaires et la flexibilité permise entre les différentes solutions de mobilité. Les conseils donnés par François-Xavier ont été de faire preuve de bon sens et pragmatisme dans l’élaboration du Budget Mobilité, mais aussi de bienveillance à l’égard des collaborateurs. Inquiets de prime abord, puisqu'on touche de manière indirecte à la rémunération, ceux-ci ont cependant rapidement compris l'intérêt de la formule en constatant le Total Cost of Ownership (TCO) de leur Budget Mobilité !
L'entreprise John Cockerill, de son côté, a préféré mettre en place un Plan Cafétéria, dans l’optique générale de diminuer l’empreinte environnementale de sa flotte, d'être cohérent avec son core-business et d'augmenter encore son attractivité en tant qu'employeur. Le choix ne s'est pas porté sur le Budget Mobilité afin que la partie "sacrifiée" de la voiture du travailleur puisse être valorisée d'autres manières, éventuellement non liées à la mobilité (jours de congés supplémentaires, etc.). Pascal DUBUSSY témoigne de l’importance de reconsidérer la car policy compte tenu des contraintes en CO2 et des nouvelles hybridations. La nouvelle car policy se veut un équilibre entre responsabilité sociétale de l’entreprise (émettrice de CO2), maîtrise du coût de la flotte et rétention des talents, car la voiture de société reste un élément attractif pour le recrutement. Le Plan Cafétéria a apporté à la nouvelle car policy plus d’adaptabilité, de flexibilité et de personnalisation du package salarial, en particulier sur le plan « mobilité ». Ainsi, chaque collaborateur peut faire ses choix de mobilité en toute responsabilité. Une technique qui semble faire ses preuves pour encourager la multimodalité et participer à l’effort commun de diminution de l’empreinte carbone.
Les opérateurs de la multimodalité
Ces deux témoignages sont le reflet de la complexité de considérer toutes les variables de la car voire de la mobility policy. Pour accompagner les employeurs dans la gestion de leur mobilité, des opérateurs de mobilité existent. Sous forme d’applications MaaS (Mobility as a Service), de cartes de paiement, de planificateur d’itinéraires, ou encore d’un peu des trois, ils peuvent répondre à leurs besoins. Découvrez ces opérateurs et leurs fonctionnalités dans le comparateur élaboré par la Cellule Mobilité de l'UWE, mais aussi dans leur présentation ci-dessous.